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SUR MARGUERITE D’ANGOULÊME.

SUR MARGUERITE D’ANGOULÊME. frère. Ensuite, elle court en Picardie, où les troupes flamandes avaient pénétré. Elle écrit d’Amiens ; elle parle de Thérouenne et de Boulogne, qu’elle trouve bien fortifiées. Enfin dans toutes ses lettres, la politique tient sa place. La maladie de sa fille, puis celle de son mari, vinrent méler à ces préoccupations de graves inquietudes. La petite princesse Jeanne d’Albret avait alors neuf ans ; elle était toujours renfermée au Plessis-lez-Tours, où elle dépérissait d’ennui. Tout à coup, au mois de décembre 1537, la cour étant à Paris, on reçoit la nouvelle que mademoiselle d’Albret se meurt. Sa maladie était une fièvre accompagnée de dyssenterie. Il était quatre heures du soir ; on était aux jours les plus courts de l’année ; il pleuvait horriblement, et les officiers, les domestiques de la Reine étaient écartés dans Paris ou aux environs ?. La reine de Navarre emprunte la litière de madame Marguerite sa nièce, troisième fille du Roi, et sans autres apprêts, la voilà partie. Arrivée au Bourg-la-Reine, où elle devait coucher, en descendant de litière elle s’en alla droit à l’église. A la porte, elle dit aux personnes qui l’entouraient : « Mon cœur m’annonce je ne sais quoi de la mort de mon enfant », et pria Tous les détails de cette histoire sont pris dans Sainte-Marthe. 5