Page:Marivaux - Œuvres complètes, édition Duviquet, 1825, tome 4.djvu/391

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Scène XV

HERMOCRATE, AGIS, PHOCION


AGIS

Je venais vous prier, Seigneur, de nous laisser Phocion pour quelque temps ; mais j’augure que vous y consentez, et qu’il est inutile que je vous en parle.

HERMOCRATE

, d’un ton inquiet.

Vous souhaitez donc qu’il reste, Agis ?

AGIS

Je vous avoue que j’aurais été très fâché qu’il partît, et que rien ne saurait me faire tant de plaisir que son séjour ici ; on ne saurait le connaître sans l’estimer, et l’amitié suit aisément l’estime.

HERMOCRATE

J’ignorais que vous fussiez déjà si charmés l’un de l’autre.

PHOCION

Nos entretiens, en effet, n’ont pas été fréquents.

AGIS

Peut-être que j’interromps la conversation que vous avez ensemble, et c’est à quoi j’attribue la froideur avec laquelle vous m’écoutez ; ainsi je me retire.