Page:Marivaux - Œuvres complètes, édition Duviquet, 1825, tome 7.djvu/495

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Naturellement j’avais l’humeur gaillarde, on a pu s’en apercevoir dans les récits que j’ai faits de ma vie ; et quand, à cette humeur naturellement gaillarde, il se joint encore de nouveaux motifs de gaillardise, Dieu sait comme on pétille ! Aussi faisais-je ; mettez avec cela un peu d’esprit, car je n’en manquais pas ; assaisonnez le tout d’une physionomie agréable, n’a-t-on pas de quoi plaire à table avec tous ces agréments-là ? N’y remplit-on pas bien sa place ?

Sans doute que j’y valais quelque chose ; car notre hôtesse, qui était amie de la joie, à la vérité plus capable de la goûter quand elle la trouvait que de la faire naître ; car sa conversation était trop diffuse pour être piquante, et à table il ne faut que des mots et point de récits.

Notre hôtesse donc ne savait quel compliment me faire qui fût digne du plaisir que lui