Page:Marlès - Histoire de l’Inde ancienne et moderne, 1828, tome 6.djvu/112

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qui lui succéda dans le gouvernement du Bengale, voulut suivre à la lettre les volontés de ses commettans, et malgré toute la sagesse de son administration, il a fourni plus d’une preuve des inconvéniens attachés au système des directeurs de Londres ; car on peut remarquer que les Anglais n’abandonnèrent jamais volontairement l’occasion d’un avantage, qu’elle ne fut à l’instant saisie par leurs rivaux, et que leur renonciation à l’exercice d’une influence directe ne renfermait pas seulement une abdication du pouvoir, «nais qu’elle plaçait ce pouvoir en des mains ennemies.

En résultat, la constitution politique de l’Angleterre ne saurait convenir à l’Hindoustan, car la bonté d’un principe de gouvernement est moins en lui-même que dans l’exactitude de ses rapports avec les besoins de ceux qu’on gouverne. L’administration dans l’Inde est beaucoup trop compliquée, ses ressorts trop nombreux s’embarrassent dans leur action, les pouvoirs mal distribués se contrarient et se paralysent, l’autorité du gouverneur-général n’a point assez de prépondérance[1] ; elle devrait s’étendre avec le

  1. On sait que l’Inde anglaise est divisée en trois présidences : Calcutta, Madras et Bombay ; chacune a un conseil et un gouverneur dont les pouvoirs s’exercent dans l’étendue