Page:Marlès - Histoire de l’Inde ancienne et moderne, 1828, tome 6.djvu/115

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territoire, se contentant de recevoir en échange une pension annuelle d’un lack de roupies, transmissible à ses héritiers.

Pendant que la compagnie gagnait vers l’occident une ville importante, une émigration considérable de l’Arakan venait à l’orient augmenter la population de Chittagong, au-delà des bouches du Gange. Cette émigration était causée par les vexations que le Birmah exerçait sur ses sujets d’Arakan. Il faisait en ce moment d’immenses préparatifs de guerre contre les Siamois qui de leur côté se disposaient à la défense, et les Arakanais, surchargés d’impôts et de levées, prenaient le parti de s’expatrier.

Vers le même temps il y eut quelques troubles dans la contrée voisine de Sérampour ; ils s’étendirent jusqu’aux portes de Délhy. Un fakir, plus ambitieux encore que fanatique, avait rassemblé autour de lui une armée de bandits qui, sous couleur de servir l’islamisme, se livraient à toute sorte d’excès. Ce fakir, qui se faisait appeler sultan Schah, avait passé plusieurs années à la Mecque, et il se vantait d’avoir reçu du prophète la mission de chasser les Mahrattes de l’Hindoustan et d’y rétablir la foi musulmane. Pendant quelque temps la fortune parut d’accord avec ses discours ; il vainquit un général mahratte et s’empara successivement de plu-