Page:Marlès - Histoire de l’Inde ancienne et moderne, 1828, tome 6.djvu/118

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ciles. La ville de Fréderiksnagour, plus connue sous le nom indien de Sérampour, avait une faible garnison de cinquante ou soixante hommes. Les Danois, toujours en paix avec les naturels, modérés dans leurs entreprises et bornés aux soins de leur commerce, vivaient sans défiance et ne croyaient pas que la liberté de leur ville fût menacée parce que les feux de la guerre embrasaient l’Europe ; ils se trompaient et les Anglais profitaient de tout : un nombreux détachement de la garnison de Calcutta partit sous les ordres du colonel Dickson et alla s’emparer de Sérampour qui ne fit et ne pouvait faire aucune résistance.

Peu de temps après cet événement, le gouverneur de Madras, Clive, auquel on devait déjà la possession du Bengale et du Bahar, fit la vaine cérémonie de proclamer et d’installer sur le trône du Carnatic le nabab Azof-oul-Dowla ; mais deux mois s’étaient à peine écoulés, qu’effrayé des prétentions que firent voir des parens de l’ancien nabab, excités secrètement, dit-on, par les agens même de l’Angleterre, il ne crut pouvoir se sauver du danger imaginaire qu’on avait soin d’exagérer à ses yeux que par un traité d’alliance[1] ou plutôt d’asservissement avec ceux

  1. Daté du 31 juillet.