Page:Marlès - Histoire de l’Inde ancienne et moderne, 1828, tome 6.djvu/120

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Anglais usant du droit d’intervention qu’ils s’étaient arrogé dans les affaires des gouvernemens alliés, invitèrent plusieurs fois le nabab à réformer les abus qui naissaient de sa conduite et surtout à mettre ses frontières en état de repousser l’agression ennemie. Le gouverneur-général se rendit même à Loucknow pour exercer une influence plus active ; tout ce qu’il put obtenir d’Azof-oul-Dowla, ce fut qu’il recevrait à sa solde deux régimens anglais de cavalerie ; Azof mourut peu de mois après cet accord (en 1797). La haine que ce prince avait toujours eue pour les membres de sa famille l’avait porté à s’attacher par l’adoption un grand nombre d’enfans étrangers ; pour y parvenir, il faisait enlever des femmes enceintes qu’il enfermait dans son harem ; souvent les maris lui vendaient leurs épouses ; quelquefois il se contentait d’acheter les enfans à naître. Mirza-Ali, qu’il avait introduit dans sa famille par cette voie, fut déclaré son héritier et son successeur. Cette élection fut d’abord attaquée par Sadoul-Ali, frère aîné du défunt ; mais ses prétentions échouèrent par la protection dont les Anglais entourèrent les droits de Mirza.

Celui-ci, peu reconnaissant, tenta dès les premiers jours de se soustraire à la tutelle anglaise. Houssein-Reza-Khan, son ministre, était dévoué au gouverneur-général ; Mirza diminua son pou-