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HISTOIRE GÉNÉRALE

Cependant le brave Mir-Mounnou, à la tête de quelques troupes parmi lesquelles il avait rétabli une discipline depuis long-temps inconnue aux mogols, résistait dans le nord à tous les efforts des Abdallis qui depuis quelque temps cherchaient à s’établir dans le Pendjab. Mais la nouvelle apparition des Sikhs vers Lahore vint rendre presque inutiles ces avantages, parce que d’un côté les impériaux perdaientavec eux, plus qu’ils ne conservaient de l’autre en repoussant Abdallah. Ces peuples, qui durant vingt ans de repos s’étaient extrêmement accrus, sortirent de leurs montagnes pendant l’invasion de Nadir, et s’établirent à Deiawal, sur le Rauvi. Leurs anciennes habitudes ne tardèrent pas à les reprendre ; ils s’étaient associé une foule d’aventuriers ou d’hommes que les troubles de l’empire mogol laissaient dépourvus de moyens d’existence, et ils se crurent assez forts pour se permettre de harceler l’armée persane à son retour de Délhy. Ils n’avaient plus de chef spirituel et temporel comme Govind-Singh, ni même de chef militaire comme Banda ; ils vivaient divisés en partis fédérés dont les chefs formaient le conseil de la nation, et nommaient parmi eux un chef suprême, si le bien public l’exigeait.

Ils s’étaient emparés d’une partie du Penjab, mais le gouverneur de Lahore les défit plusieurs