Page:Marlès - Histoire de l’Inde ancienne et moderne, 1828, tome 6.djvu/171

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voyageurs à une forte taxe et dépouillaient impitoyablement ceux qui ne pouvaient la payer. La guerre fut ensuite portée dans le Boundelcond, et dirigée contre le radjah d’Adjyghour de qui les Anglais convoitaient depuis long-temps les domaines. Le fort de Regouley et la citadelle de Béliontah qui défendent la ville furent enlevés presque sans coup férir ; la place fut aussitôt bloquée étroitement. Loutclimoun-Douâh ignorait pourquoi on l’attaquait, il n’avait point prévu la guerre, il était sans moyens de défense : il se rendit à discrétion. On lui prit ses états pour lesquels il reçut en échange une somme d’argent, et on lui assigna sa résidence à Bandah[1]. On trouva dans Adjyghour les ruines de trois anciens temples hindous, construits avec des pierres sans ciment ; quelques-unes de ces pierres portaient des inscriptions en caractères incon-

  1. Quatre ou cinq mois après Loutchmoun ayant disparu subitement de Bandah, ses parens crurent qu’il était mort. Un de ses beaux-pères s’enferma chez lui, égorgea ses enfans et ses femmes et consomma le sacrifice en se tuant lui-même sur ce monceau de cadavres. Comme il était entré sans aucune arme, on croit que ce furent les victimes elles-mêmes qui la lui fournirent. Loutchmoun n’était qu’absent ; il était allé à Calcuta faire quelques réclamations, et il avait négligé de prévenir sa famille de ce voyage.