Page:Marlès - Histoire de l’Inde ancienne et moderne, 1828, tome 6.djvu/173

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rasé ; leur ville de Rous-oul-Kima, leur principal repaire, fut pareillement attaquée et détruite. Les chantiers de construction, les vaisseaux qui s’y trouvaient, la flotte entière des pirates périrent par les flammes.

Pendant que tous les yeux étaient pour ainsi dire tournés vers les rivages de la Perse, une escadre anglaise faisait voile vers l’île de Bourbon ; elle y aborda presque à l’improviste. Attaqué par des forces sextuples, et ne pouvant se défendre, le commandant français Des Brulys se tua de désespoir ; Saint-Michel qui lui succéda rendit la ville. Les croiseurs français accoururent, ils s’emparèrent de plusieurs bâtimens anglais, l’île de Bourbon fut provisoirement évacuée, mais elle avait été dévastée comme si elle fut tombée au pouvoir de quelques hordes sauvages. Comment les Anglais auraient-ils traité avec ménagement des possessions françaises, eux qui, cinq ou six mois plus tôt, avaient ruiné l’établissement portugais de Macao et s’y étaient établis, seulement, disaient-ils, pour empêcher les Français de s’en rendre maîtres ? Les Chinois, il est vrai, déclarèrent ouvertement qu’ils ne continueraient le commerce de Macao que sous la condition expresse de la part des Anglais de retirer leurs troupes, et les Anglais durent se soumettre à la volonté des Chinois ; mais ils ne