Page:Marlès - Histoire de l’Inde ancienne et moderne, 1828, tome 6.djvu/179

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peu à peu jusqu’à l’ambition ; il ne conserva que le goût des plaisirs et il s’y abandonna sans réserve. Il avait remis son autorité dans les mains d’Amir-Rhan, et celui-ci régnait sous le nom de son maître. Le favori avait déclaré la guerre au radjah de Nagpour et il s’était mis à la tête des troupes, dans l’intention d’extorquer par la crainte quelque somme d’argent au radjah plutôt que pour faire des conquêtes. Mais le radjad n’en avait pas jugé ainsi, et persuadé qu’on en voulait à sa couronne il se laissa gagner par la peur. Les Anglais eux-mêmes craignirent que Nagpour ne tombât au pouvoir d’Amir-Khan, et comme ils se souciaient peu de l’avoir pour voisin, ils envoyèrent des troupes dans le Bérar pour secourir le radjah. Amir-Khan se contenta de ravager les frontières et reprit en toute hâte le chemin d’Indore. On apprit plus tard quels intérêts pressans l’y avaient appelé : le ministre d’Holkar avait profité de l’imbécillité du prince et de l’absence d’Amir pour s’emparer du pouvoir, d’accord avec la bégoum. Amir n’eut besoin que de se montrer pour renverser son rival ; l’armée lui était dévouée et la bégoum, qui avait soutenu le ministre, fut la première à l’abandonner. L’autorité d’Amir n’eut dès lors plus de bornes.

La guerre se faisait aussi dans le Boundel-