Page:Marlès - Histoire de l’Inde ancienne et moderne, 1828, tome 6.djvu/190

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jet qui frappa ses regards, ce fut un serpent énorme qui des longs replis de sa queue pressait les membres de l’enfant. Chaja pousse des cris de terreur et d’épouvante ; la nature fait pour lui un nouvel effort, elle lui prête une vigueur égale à son amour pour sa fille, il s’avance d’un pas précipité. Le hideux reptile, effrayé par la voix de Chaja, rentre dans un creux de l’arbre qui lui servait de retraite ; Chaja versant des pleurs de tendresse et de joie, prend son enfant qui n’était point blessé, lève les yeux au ciel en actions de grâce et se hâte de rejoindre sa femme à laquelle il raconte ce qui s’est passé. En ce moment le bruit de plusieurs chevaux se fait entendre : ce sont des voyageurs qui se rendent dans le Moultan. Chaja et sa femme reçoivent des secours qui les rendent à la vie ; ils arrivent heureusement à Lahore, où l’empereur Akber tenait alors sa cour.

Un omrah nommé Azof-Khan, parent éloigné de Chaja, l’accueillit avec bienveillance et le fit son secrétaire. Le Tartare montra des talens qui le mettaient bien au-dessus d’un emploi subalterne ; Azof le présenta à l’empereur qui, habile à distinguer le mérite, lui donna un commandement. Chaja se conduisit à son poste de manière qu’ayant attiré l’attention de son maître il ne tarda pas à monter aux plus hauts emplois ; il