Page:Marlès - Histoire de l’Inde ancienne et moderne, 1828, tome 6.djvu/195

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« vous n’avez point de honte ? quarante pour un « homme endormi ! Réveillez-le plutôt. » Schère se réveille en effet, saisit son épée, tue plusieurs de ces assassins et met les autres en fuite. Celui dont la voix l’avait tiré du sommeil reçut une ample récompense.

Le soubah n’en fut que plus acharné à la perte de Schère. Il imagina de faire une tournée dans son gouvernement, pour avoir le prétexte de passer sans affectation auprès de Bourdwan. Il pensait que Schère sortirait de la ville pour le recevoir, et dans cette supposition tout fut arrangé pour la catastrophe. Schère vint en effet au-devant du soubah. Un homme de la suite lui chercha grossièrement querelle sous prétexte qu’il embarrassait le passage ; Schère, peu endurant, menaça de punir l’insolence de cet homme ; au même instant cent épées se tirent contre lui. Schère voit le danger sans s’épouvanter, il en mesure toute l’étendue ; il peut y succomber, mais le traître qui veut l’immoler ne jouira pas de son triomphe. Aussitôt poussant son cheval vers l’éléphant du soubah, il s’élance sur la croupe de l’animal, brise, renverse l’amari où Kouttoub est retranché, et d’un revers de sa terrible épée lui coupe la tête. Il tourne ensuite sa fureur contre les autres, et plusieurs tombent sous ses coups. Les assassins sont plus de trois