Page:Marlès - Histoire de l’Inde ancienne et moderne, 1828, tome 6.djvu/196

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cents, et ils le redoutent ; ils s’éloignent, forment un cercle autour de lui, et des arquebusiers cachés dans leurs rangs lui tirent plusieurs coups de mousquet. Schère voit bien que toute résistance serait superflue, il sent qu’il doit périr : il se résigne à son sort. Tourné vers la Mecque, il attend le coup mortel ; bientôt il tombe percé de plusieurs balles.

À peine Schère eut-il cessé de vivre que le lieutenant du soubah se rendit dans sa maison et se fit ouvrir son harem ; il apprit à Mher-oul-Nissa que son époux n’était plus et qu’elle allait partir pour Délhy. Cette femme volage ne vit dans le lâche assassinat de Schère cjue l’accident qui la rendait à ses anciennes espérances de grandeur et d’élévation ; elle suivit avec une feinte douleur l’officier de Jéhan-Ghire, et quand elle monta dans le palanquin fermé qui devait la transporter au palais impérial, elle eut beaucoup de peine à contenir sa joie. Elle fut cruellement punie de ce sentiment coupable : Jéhan-Ghire refusa de la voir. La mère de l’empereur, il est vrai, la reçut avec tendresse ; mais pour Jéhan-Ghire, soit qu’une autre passion se fût emparée de son cœur, soit qu’il regardât Mheroul-Nissa comme cause de la mort du soubah qu’il aimait beaucoup, soit qu’il se laissât conduire par quelque inexplicable caprice, il per-