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HISTOIRE GÉNÉRALE

ne remplit point sa promesse. Heureusement la nature avait tout fait pour Hyder, et la fortune seconda si bien ensuite son génie et son audace, qu’il s’éleva de lui-même aux premiers postes militaires dans le royaume de Mysore où il s’était retiré. Il n’est point vrai, comme on l’a écrit, qu’il ait été jamais au service de la compagnie française de Pondichéry. Le ministre du radjah ne vit pas sans envie ou même sans crainte la grande influence d’Hyder sur les troupes ; il voulut le renverser, et il fut renversé lui-même : Hyder hérita de sa dépouille. Le radjah était très-jeune ; le ministre prit le titre de régent, et gouverna l’état avec une autorité sans bornes.

Le premier soin d’Hyder fut de former les Mysoriens aux exercices et aux manœuvres militaires, et il ne tarda pas à jouir du fruit de ses travaux, soit en repoussant une invasion des Mahrattes, soit en faisant la conquête du Canara et de Calicut. Ses projets s’agrandirent à mesure qu’il eut des succès ; le Balapour, le Biznagar, Madouré, Bengalore reconnurent ses lois. La ligue qu’il forma plus tard avec le soubah du Dékhan et les Mahrattes serait devenue fatale aux Anglais, s’ils n’avaient travaillé à la dissoudre en prodiguant l’or à Pounâh et à Hydérabad. La manœuvre hardie par laquelle Hyder, abandonné par ses alliés et deux fois vaincu par la