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HISTOIRE GÉNÉRALE

tion entre Pondichéry et Chandernagor, Chandernagor qui grâce à la jalouse Angleterre n’a pu réparer ses ruines, mais qui depuis plus de soixante ans, par ces ruines accusatrices, proteste énergiquement devant toutes les nations policées de l’indigne violation du droit de la guerre et du droit des nations par celle qui dans son délire orgueilleux se vante de marcher à leur tête. Il n’est pas de tracasseries, d’injustices, d’opprobres que les Français de Chandernagor n’ayant eu, n’aient encore à souffrir de la part des Anglais, et même de celle des naturels qui, tels que d’impudens valets, se croient autorisés à l’insolence par celle de leurs maîtres ; et quand on réfléchit à tout ce qu’il y a d’humiliant dans une position semblable, on voit avec peine que des Français s’y soumettent pour de minces intérêts. Je dis pour de minces intérêts, car les Anglais se sont exclusivement réservé les articles les plus lucratifs du commerce d’importation ou d’exportation, ou quand ils n’ont pas fait une telle réserve ils y suppléent par d’autres conditions qui enlèvent aux Français la plus grande partie du bénéfice. Il suffit de citer pour exemple l’importation du sel dans le Bengale et l’exportation de l’opium : quoiqu’il eût été stipulé par le traité de 1783 que les négocians français pourraient librement introduire du sel