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DE L’INDE.

celui de Versailles de vives remontrances, et peignit la conduite de M. Dupleix comme capable d’amener une rupture entre les deux nations. Le rappel de ce gouverneur fut accordé aux instances de l’Angleterre, et dès que le printemps fut venu on lui envoya un successeur, chargé de prendre avec le gouverneur de Madras les mesures les plus propres à ramener la paix dans le Carnatic. Une suspension d’armes fut d’abord arrêtée entre les Français et les Anglais ; elle s’étendait à leurs alliés. Le régent de Mysore fut obligé de rentrer dans ses états sans avoir rien obtenu, et Mohammed-Ali finit par être reconnu sans contradiction dans tout le Carnatic en sa qualité de nabab. Mais les Anglais renforcèrent leurs garnisons de Madras et du fort Saint-David ; et les Français n’envoyèrent pas un seul homme à Pondichéry pour garderies possessions nouvelles dont la cession avait été confirmée ! L’Hindoustan était loin de jouir de la paix qui venait d’être rendue à la Péninsule. La plus grande partie du Penjab paraissait même perdue sans retour. Le brave Mir-Mounnou était mort l’année précédente d’une chute de cheval, et Ahmed-Abdallah, habile à profiter des circonstances, s’était jeté sur Lahore et y avait placé son fils en qualité de gouverneur ; de là, il menaçait d’enyahir les provinces voisines. Pour surcroît