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HISTOIRE GÉNÉRALE

de malheur, le vizir Sefdar-Joung avait été disgracié ; et retiré dans sa province d’Oude, il enrôlait une armée de Jauts, commandée par Souraj-Moull, leur chef. On assigne plusieurs causes au renvoi de ce ministre : les uns prétendent que, jaloux de la faveur qu’acquérait l’eunuque Joumeid, il arma contre lui des assassins, et que l’empereur irrité l’exila de sa cour ; d’autres disent qu’il fut desservi par le jeune Ghazi fils de Ghazi-oul-Dien, lequel, à peine âgé de seize ans, montrait de si grands talens, un esprit si pénétrant, un jugement si solide que l’empereur lui avait donné la charge de boukschi que son père avait occupée. Quoi qu’il en soit, Sefdar vint mettre le siège devant Délhy que le même Ghazi défendit pendant trois mois contre tous ses efforts. Au bout de ce temps, Ghazi jugeant l’ardeur des Jauts refroidie conçut et exécuta une sortie si bien ordonnée et si vigoureuse que les assiégeans furent mis complètement en déroute.

Le succès glorieux que Ghazi venait d’obtenir augmenta considérablement son crédit ; il eut toutefois un rival de pouvoir, à peu près de son âge et rempli comme lui d’ardeur et d’ambition : c’était le nouveau vizir, un second fus de l’ancien vizir Rammer, favori d’Ahmed comme Kammer lui-même l’avait été de Mohammed-Schah,