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DE L’INDE.

La rivalité produisit la jalousie et la haine, et ces deux sentimens, en éclatant tôt ou tard, devaient nécessairement avoir des suites funestes ; malheureusement l’explosion ne se fit pas attendre. Une armée avait été envoyée à la poursuite des Jauts sous les ordres d’Akebout Mahmoud ; elle avait fait peu de progrès parce qu’elle était peu nombreuse et que les Jauts, retranchés dans leurs forteresses, opposaient une vive résistance. Comme les Abdallis étaient en possession de Lahore, il devenait urgent d’abattre la puissance des Jauts qui, établis dans l’intérieur, pouvaient donner la main à ces étrangers. Ghazi engagea l’empereur à prendre à sa solde une armée mahratte, et il offrit de la conduire lui-même contre ces peuples. Les Mahrattes, alors en guerre avec eux, offrirent volontiers leurs services ; Ghazi se mit à leur tête, et il obtint sur les Jauts plusieurs avantages. Mais lorsqu’il voulut réduire leurs forteresses, ses efforts échouèrent parce qu’il manquait d’artillerie ; il écrivit à Délhy pour qu’on lui en envoyât sans délai. À sa grande surprise, cette demande si juste lui fut refusée, et l’officier qu’il avait expédié lui rapporta qu’on faisait à Délhy de grands arméniens comme si un ennemi était à ses portes.

An 1755. De l’hég. 1168.Peu de temps après, une lettre interceptée de l’empereur fut remise à Ghazi ; elle s’adres-