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HISTOIRE GÉNÉRALE

sait à Souraj-Moull, que l’empereur lui-même exhortait à la résistance ; une armée impériale, y était-il dit, sortait en ce moment de Délhy ; elle devait prendre Ghazi par ses derrières, tandis que les garnisons des forts, exécutant une vive sortie, l’attaqueraient de front. Cette perfidie remplit Ghazi de courroux, et bien qu’il l’attribuât au vizir qui l’avait noirci dans l’esprit de son maître, il résolut de la punir sur Ahmed qu’il accusait de faiblesse, d’injustice et d’ingratitude pour l’avoir autorisée ; en même temps il jura d’immoler fimprudent vizir à ses ressentimens. Quand l’empereur, qui déjà s’était mis en marche, eut reçu avis que Ghazi s’avançait, il s’arrêta à Sécundra, et lui envoya divers messagers pour l’engager à rentrer dans le devoir, persuadé, comme son vizir le lui avait dit, que Ghazi en voulait à sa couronne. Pour toute explication, Ghazi lui fit remettre sa lettre à Souraj-Moull. L’empereur et son ministre, frappés de terreur en voyant le complot découvert et ne comptant plus sur la coopération des Jauts, reprirent le chemin de la capitale où ils tentèrent de s’enfermer ; mais Ghazi les poursuivit avec tant d’ardeur qu’arrivant presque aussitôt qu’eux, il s’empara de la porte par laquelle ils venaient d’entrer avant qu’on eût eu le temps de la fermer. Les remparts de la citadelle ne purent les