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DE L’INDE.

varie suivant les espèces ; en général, les guinées communes se vendent 240 à 250 roupies la courge de vingt pièces. Chaque pièce porte pour l’ordinaire vingt-huit aunes de longueur sur une grande aune de large.

Les guinées du nord qui ne sont pas reçues dans la vérification qui a lieu à l’époque des livraisons, sont teintes en bleu et envoyées à la côte d’Afrique et aux Antilles. Quant à celles de Seilon, les Européens ne s’en chargent que lorsqu’elles sont teintes en bleu ou en rouge. Toutes ces toiles se reconnaissent à la qualité du fil qui est tors, à sa finesse et à son égalité parfaite, au grain uni du tissu, et à la manière uniforme dont la trame est frappée sur toute la longueur de la pièce. À la tête des pièces sont de petits fils rouges qui marquent les conjons ; ces fils portent en avant une lisière de sept ou neuf brins de fils d’or. Les guinées de cinquante conjons sont de la plus grande beauté ; celles des qualités moyennes servent à faire du linge de corps ; celles de vingt-trois et de dix-neuf conjons s’emploient dans les fabriques de toiles peintes ou imprimées.

Ce n’est qu’après la visite et l’acceptation des guinées par l’acheteur que ces toiles sont blanchies, décruées et lustrées. Les Hindous ont pour ce travail des procédés prompts, simples et