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DE L’INDE.

L’arrivée des Portugais dans l’Inde et la fondation de Goa portèrent le premier coup à la prospérité de Surate ; toutefois les autres nations européennes y avaient formé des établissemens de commerce qui dédommageaient cette ville de ce que Goa pouvait lui faire perdre. Mais lorsque Lyon commença d’imiter avec le plus grand succès les étoffes brochées de Surate, les Français cessèrent de spéculer sur cet article, et les exportations de Surate diminuèrent. Les Anglais de leur côté n’en tirent plus ni toiles ni mousselines, mais ils continuent de s’y pourvoir d’étoffes brochées pour ne point favoriser les manufactures françaises. Les Hollandais et les Danois s’y rendent toujours, mais aujourd’hui comme autrefois leurs exportations sont peu importantes. On voit aussi arriver à Surate quel ques vaisseaux portugais ; ils vont y chercher ce qu’ils trouvaient jadis dans Goa, ce qu’ils ne trouvent plus au milieu de leur ville ruinée.

Le commerce de Surate avec les Européens est réduit aujourd’hui aux échanges du produit de ses propres manufactures contre les marchandises d’Europe qu’elle consomme ; avec les Géorgiens et les Arméniens ses relations sont un peu plus étendues ; elle leur fournit des mousselines du Bengale et des toiles du Télingana ; tous les autres peuples se pourvoient à Madras ou à Calcuta.