Page:Marlès - Histoire de l’Inde ancienne et moderne, 1828, tome 6.djvu/274

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
264
HISTOIRE GÉNÉRALE

De tous les articles manufacturés de Surate, le plus essentiel est le kinkabe, satin léger, broché en fils ou en lames d’or. Les Orientaux préfèrent les kinkabes aux étoffes brochées de Lyon qui sont plus chères et durent moins ; cette préférence a une autre cause dans la finesse de la soie, la beauté des couleurs, le fini du tissu et surtout la légèreté de l’étoffe. Les Chinois eux-mêmes, qui fabriquent tant de soieries, achètent les kinkabes de Surate.

Les massirous sont des taffetas extrêmement minces ; il s’en fait une grande consommation dans le pays, et il s’en exporte de fortes quantités pour la Perse, l’Arabie et le Thibet, mais il n’en arrive point en Europe.

Les goulbanis et les matabis sont des espèces de gazes blanches ou très-faiblement colorées, tissues avec des lames d’or ou d’argent. Les Européens en font souvent des cargaisons, mais ce n’est point pour l’Europe, qui n’en reçoit pas, surtout depuis que Lyon et Londres les ont imités : ils vont les vendre à Bassorah et dans les autres échelles du Levant. Les étoffes tissues avec des lames d’or portent particulièrement le nom de goulbanis ; on appelle matabis celles où l’on n’emploie que des lames d’argent ; les unes et les autres ont douze aunes de long sur cinq quarts d’aune de large. Elle se vendent ordinairement-