quoiqu’elle produise moins d’effet que la taille européenne.
Ce qu’on vient de dire suffit pour qu’un négociant qui se propose d’envoyer ses vaisseaux dans l’Inde, sache de quelle manière il doit composer sa cargaison ; et comme les articles que j’ai désignés sont absolument les mêmes pour tous les Européens, il ne complétera pas la cargaison d’un navire avec un seul de ces articles, mais il les fera tous entrer en proportion de la capacité du bâtiment, mêlant les objets qui ont plus de volume que de poids avec ceux dont le poids est beaucoup plus fort que le volume, ou ceux qui, prenant peu de place, ont une grande valeur intrinsèque. Sans cela il arriverait ou qu’il ne pourrait pas se défaire de l’article unique de sa cargaison parce qu’il y aurait encombrement, ou que le produit de la vente serait fort au-dessous de la valeur sur laquelle il comptait pour solder ses échanges.
Des causes de ce genre produisirent, en deux ou trois ans, la ruine de la compagnie impériale d’Ostende. Les Autrichiens ignorant complètement quels étaient les articles de vente dans l’Inde, avaient chargé leurs vaisseaux d’objets sans valeur aux yeux des Hindous, et ils durent les livrer à de très-bas prix, d’où il résulta que les fonds leur manquèrent dans l’Inde, qu’ils du-
