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DE L’INDE.

d’environ trois millions, en pièces d’or ou d’argent qu’ils tirent des marchés européens, ou avec la poudre d’or qu’ils recueillent sur la côte d’Afrique.

Les Chinois ont toujours eu avec les Hindous de nombreux rapports de commerce. Ils avaient même formé autrefois un établissement à Naour, à deux lieues au-dessous de Négapatnam vers le sud ; on y voit encore la pagode qu’ils y avaient construite. Les vexations des Mogols les ont contraints de l’abandonner, ce qui n’a pu se faire sans causer un grand préjudice à cette partie de l’Inde. Les Chinois y envoyaient tous les ans dix à douze joncques qui, en échange des marchandises qu’elles y apportaient, se chargeaient en retour de toutes les productions de l’Hindoustan et de la Péninsule[1]. Les exportations faites par ces peuples s’élevaient annuellement à quinze ou seize millions, et produisaient une solde en faveur des Hindous d’environ un quinzième de cette somme. Aujourd’hui ces ex-

  1. Parmi les objets exportés alors par les Chinois, objets qu’on leur apporte encore aujourd’hui, sont les ailerons de requin, sèches au soleil. Les Chinois aiment ce mets avec passion, et ils le paient très-cher. Ce seul article produit plus de cinq cent mille francs tous les ans à la côte de Malabar.