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HISTOIRE GÉNÉRALE

portations ont bien dimimué, parce qu’elles n’ont plus lieu que par les vaisseaux des comptoirs européens, et au lieu que les Hindous recevaient pour un million de l’or des Chinois, ce sont les Chinois qui reçoivent de l’Inde le double ou le triple, à cause de l’immense quantité de thé qu’en tirent les Européens. Cette exportation du numéraire a surtout augmenté depuis que les Anglais sont maîtres de la moitié de l’Inde ; car c’est avec l’argent qu’ils retirent des contributions qu’ils paient les marchandises qu’ils vont prendre à Canton pour leur propre compte.

Depuis un temps immémorial les Hindous tirent des côtes orientales de l’Afrique, soit par leurs propres vaisseaux soit par l’intermédiaire des marchands arabes, de la poudre d’or, des dents d’éléphant et du bois d’ébène. Ces objets dont la valeur se monte à plusieurs millions sont soldés par des toiles peintes, des guinées bleues, des soieries, du sucre et du kaméli, espèce de camelot qui se fabrique dans le Dékhan avec la laine et le poil de chèvre mêlés.

Les Hindous tirent encore de l’Afrique un gros coquillage, espèce de limaçon de mer. Sa coque, très-dure, très-blanche, susceptible du poli le plus parfait, leur sert à faire des bracelets et des colliers. Les femmes font le plus grand cas de ces bijoux.