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DE L’INDE.

On a pu voir qu’en général tous les peuples qui ont trafiqué ou trafiquent encore avec l’Inde, y apportent leur argent et leur or, et n’en rapportent jamais. Le résultat nécessaire d’un tel commerce a dû toujours être d’enrichir les Hindous et d’appauvrir tous les pays où leurs marchandises s’importent. La rareté de l’argent se fit tellement sentir en Europe vers la fin du XIIIe siècle, quand les marchandises de l’Inde s’y répandirent à la fois par Constantinople et par Alexandrie, qu’on ne pouvait plus se livrer à aucune opération commerciale, parce qu’on manquait généralement du signe représentatif de toutes les valeurs. La découverte de l’Amérique fit cesser pour l’Europe cet état de gêne ; mais les trésors du Mexique et du Pérou allèrent se perdre dans l’Hindoustan.

La formation des établissemens européens avait un peu relevé la balance, mais n’avait point rétabli l’équilibre, parce que, si les produits d’Europe s’écoulaient dans l’Inde par cette voie, ce n’était jamais pour une valeur assez forte pour servir de contre-échange. Les conquêtes des Anglais ont placé les choses sous une autre face, car non-seulement ils ne portent plus leur or aux Hindous, mais ils tirent d’eux de l’or et des marchandises : de l’or qui va s’engloutir en partie dans la Chine, et arrive