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HISTOIRE GÉNÉRALE

en partie en Angleterre ; des marchandises dont ils fournissent les marchés de tous les peuples de l’Europe qui ne commercent point avec l’Inde. Il est évident qu’il résulte de là pour l’Angleterre et ses habitans un grand avantage ; mais cet avantage ne passe point aux autres peuples qui, recevant de l’Inde plus d’objets qu’ils ne lui en fournissent, doivent finir par s’épuiser, ou du moins consumer dans ce nuisible trafic tous les bénéfices qu’ils peuvent retirer d’autre part.

Le commerce de l’Inde n’est avantageux que pour ceux qui en sont les facteurs. Les Phéniciens et les Égyptiens après eux acquirent par lui de grandes richesses, mais les uns et les autres ne furent que les courtiers de l’Asie et de l’Europe : ils ne consommaient point. Les Vénitiens, les Génois dans les temps qui précédèrent Fexpédition de Vasco de Gama, firent comme les habitans de Tyr et d’Alexandrie et obtinrent les mêmes résultats. Plus tard on vit les Portugais gagner par ce commerce un accroissement subit de puissance qui les fit monter au rang des grands peuples ; mais ils perdirent cette grandeur passagère dès que les marchés de l’Europe cessèrent de s’approvisionner par leurs mains. Quand les Hollandais, les Anglais, les Français, les Danois, se fournissant eux-