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DE L’INDE.

fut fait prisonnier ou, suivant quelques historiens, se remit de lui-même aux mains d’Abdallah. Ses ennemis, au comble de leurs vœux, comptaient sur son prochain supplice ; ils eurent la douleur de voir Abdallah, qui estimait ses talens, lui donner toute sa confiance et le confirmer dans sa charge. Ainsi les imprudentes manœuvres de l’empereur n’eurent d’autre effet que d’entraîner l’appauvrissement de sa capitale par les contributions énormes dont elle fut frappée. Depuis l’invasion de Nadir, cette ville populeuse et commerçante avait presque effacé la trace de ce désastre, et de nouvelles richesses remplaçaient les trésors dont Nadir l’avait dépouillée ; pendant deux mois entiers elle fut soumise à un pillage régulier et calculé d’avance. Ses édifices, ses palais, ses mosquées, les maisons des particuliers, les tombeaux même, tout fut soumis successivement à l’avide rapacité d’Abdallah. Au bout de ce temps il marcha sur Agra, sous prétexte de lever des contributions sur les Jauts du voisinage ; mais il fut vigoureusement repoussé par le gouverneur. Il se vengea àur l’antique Mouttra, lieu vénéré par les Hindous ; la garnison fut passée au fil de l’épée, la ville détruite de fond en comble, et les habitans massacrés sur les ruines de leurs habitations. Ghazi fut envoyé en même temps dans le Douab,