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DE L’INDE.

pour ses biens et souvent pour sa vie. Nidgib-Dowlah, malgré sa charge éminente, ne se crut pas en sûreté à Délhy ; il se retira dans son jaghir de Sécundra, ville du Douab. L’empereur et son fils gémissaient dans une humiliante captivité. Ali-Gohar parvint à s’y soustraire par sa bravoure, et après avoir inutilement tenté de lever des troupes il se retira auprès de Nidgib.

Cependant Souradjah-Dowla remplissait de terreur les trois provinces par sa tyrannie toujours croissante. Plusieurs omrahs, dit l’historien Rajiva-Hochana, avaient fait entendre des plaintes mesurées et respectueuses ; il les menaça de punition. Alors ils résolurent de se liguer avec les Anglais de Calcuta. Ils commencèrent par s’entendre avec les principaux Hindous de la contrée, et quand tous furent d’accord, Hindous et musulmans, ils firent partir l’un d’eux pour Kali-Gatha, lieu de dévotion très-voisin de Calcuta. Ce fut le radjah Chrischna-Chandra-Raya qui fit le voyage. Il eut une conférence secrète avec le gouverneur qui lui donna de grandes espérances. Quelque temps après, le soubah envieux de la prospérité du commerce anglais et ne cherchant qu’une occasion de rupture, fit demander avec beaucoup de hauteur qu’on lui remît deux marchands hindous qui s’étaient réfugiés à Calcuta. Sur le refus qu’il