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HISTOIRE GÉNÉRALE

essuya, il partit en personne pour aller assiéger cette ville ; il traînait à sa suite cinquante mille hommes et un train considérable d’artillerie.

Les relations anglaises disent qu’il n’y avait dans la ville qu’une garnison de cinq cent quatorze hommes, dont la moitié environ se composait de milices ; elles ajoutent que ce nombre diminua considérablement par la désertion aux approches de l’armée ennemie. La ville fut prise le troisième jour ; la garnison se retira dans le fort pour capituler au bout de trois autres jours. Le premier soin du soubah fut de chercher à s’emparer des trésors qu’il supposait que cette ville devait renfermer. Comme il trouva beaucoup moins de richesses qu’il ne s’y était attendu, il s’imagina qu’elles avaient été enfouies par les Anglais, et il les menaça de divers supplices pour les forcer à les découvrir. Soit que l’avarice l’emportât chez les Anglais sur l’intérêt même de leur sûreté, soit que réellement toutes les richesses de la compagnie ne consistassent qu’en deux cent mille roupies, ce qui n’est guère probable, les Anglais ne confessèrent rien, Comme la nuit arrivait, le soubah ordonna qu’on les renfermât étroitement afin de pouvoir recommencer le lendemain ses persécutions. On les fit entrer dans une chambre basse de vingt pieds carrés, obscure et malsaine, ne recevant d’air