Page:Marlès - Histoire de l’Inde ancienne et moderne, 1828, tome 6.djvu/37

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
27
DE L’INDE.

que par une lucarne grillée. C’est cette chambre que dans les relations ou plutôt dans les longues déclamations des historiens anglais on désigne par le nom du trou noir. Les misérables qu’on y entassa étaient au nombre de cent quarante-six. La chaleur était étouffante ; cent vingt-trois expirèrent pendant la nuit. M. Holwell, l’historien du Bengale, mort depuis à Londres nonagénaire, était le commandant de la garnison, et il eut le bonheur de survivre à cette nuit fatale[1] que les Anglais n’ont que trop bien vengée par de longs massacres. Le soubah laissa dans la ville une garnison de trois mille hommes sous les ordres de Monik-Chound, et reprit avec le reste de l’armée le chemin de sa capitale.

Le désastre de Calcuta causa dans Madras la plus vive sensation. Des forces considérables furent réunies ; le colonel Clive en prit le commandement ; l’escadre était sous les ordres de l’amiral Watson. La saison contraria pendant quelque temps la marche des vaisseaux ; mais étant parvenus à entrer dans l’Hougly, le siège de Calcuta fut commencé. Monik-Chound opposa une vaine défense ; le fort William rentra le 2 janvier au pouvoir de ses anciens maîtres. Les Anglais allèrent ensuite canonner et bombarder

  1. Ce fut celle du 20 au 21 juin 1756.