Page:Marlès - Histoire de l’Inde ancienne et moderne, 1828, tome 6.djvu/39

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
29
DE L’INDE.

Dékhan, pour l’engager à se rendre au Bengale avec les troupes qu’il commandait, et bien que ses frontières de l’ouest fussent menacées par les Mahrattes du Bérar, il réunit toutes ses forces pour les conduire vers Calcuta. De son côté le colonel Clive était convaincu qu’avec un prince de ce caractère on n’obtiendrait jamais une paix solide ; de là naissait dans son esprit l’audacieux projet de le chasser du trône pour y placer un ami de sa nation, et non-seulement il se prépara pour la guerre, mais il tâcha de renouer les négociations secrètes que le radjah Crischna avait entamées quelques mois avant. Le radjah se chargea sans hésiter de faire revivre la conjuration que les événemens contraires avaient arrêtée dans sa marche. Il gagna d’abord le général Jaffar Ali-Khan par la promesse, ratifiée par les Anglais, de lui donner la dépouille du soubah. Jaffar séduit pap cette offre chercha et trouva des complices.

Cependant le soubah, informé que les Anglais montraient l’intention de marcher sur sa capitale, résolut de les prévenir, et il donna l’ordre à son armée de se diriger sur Plassey ; elle consistait en cinquante mille hommes de pied et dix-huit mille chevaux ; elle traînait à sa suite cinquante pièces de canon de gros calibre. Le colonel Clive n’avait que trois mille hommes, huit canons de