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HISTOIRE GÉNÉRALE

campagne et deux obusiers. Il arriva aux environs de Plassey quelques heures après les Mogols. Le gain de cette bataille fameuse qui décida du sort du Bengale fut dû à la trahison de Jaffar et d’une grande portion de l’armée, autant qu’à la valeur et à l’habileté du colonel Clive. Jaffar avait fait si bien, en disposant les troupes pour le combat, qu’elles devaient se nuire les unes aux autres, ce qui dès le premier choc jeta parmi elles le plus grand désordre ; des corps entiers furent placés en des lieux d’où ils ne pouvaient prendre aucune part à l’action, et par cette conduite il servit mieux peut-être ses alliés que s’il avait passé dans leur camp avec la moitié de l’armée.

Mohan-Dara, officier du soubah, avait deviné dès les premiers momens les coupables intentions de Jaffar, et il en avait fait part à son maître qui très-alarmé lui confia son corps de réserve. Mohan fondit sur les Anglais avec tant de vigueur qu’il gagna sur eux du terrain. Jaffar, remarquant ce mouvement, envoya sur-le-champ à Mohan-Dara un messager, qui feignant d’apporter un ordre du soubah lui enjoignit d’aller sur-le-champ lui parler. Mohan résistait à cet ordre inopportun ; le messager fit de nouvelles instances, Mohan devina le piège, abattit la tête de ce malheureux et continua de combattre. Jaffar, ne voyant pas revenir son envoyé, se