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DE L’INDE.

douta de la vérité, et il donna l’ordre à un serviteur dévoué d’aller se mêler parmi les soldats de Mohan et de le tuer, ce que cet homme exécuta en lui décochant une flèche. Les troupes découragées prirent la fuite, et la victoire demeura aux Anglais.

Sourajah eut beaucoup de peine à se sauver. Les vainqueurs arrivèrent à Mourschédabad en triomphe. Le colonel Clive réintégra dans leurs charges tous ceux que le soubah avait destitués, et il proclama immédiatement à sa place le traître Jaffar. Le soubah proscrit se jeta dans un bateau et s’abandonna au cours du Gange. Pressé par la faim, il s’arrêta devant la cabane d’un fakir musulman, qu’il découvrit sur le rivage ; un de ses serviteurs s’y rendit pour acheter des provisions. Le fakir vint lui-même au bord de l’eau, et reconnaissant le soubah sans le donner toutefois à entendre, il l’invita à se reposer dans sa cabane, tandis qu’il préparerait quelques mets. Cette offre étant acceptée, le soubah mit pied à terre et s’assit dans l’humble chaumière. Au bout de quelques instans, des soldats de Jaffar que le fakir avait fait avertir vinrent s’emparer de sa personne. Ce fakir avait été marchand à Mourschédabad, et sur une accusation vraie ou fausse le soubah l’avait fait traiter d’une manière ignominieuse ; il trouvait l’occasion de se venger : il la