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HISTOIRE GÉNÉRALE

saisit, remerciant la fortune de l’avoir amenée. Dès qu’on eut appris dans la capitale que le soubalî prisonnier était près de ses murs, Miran, fils de Jaffar, craignant en faveur de ce prince un mouvement de la soldatesque ou quelque retour de la faveur populaire, se hâta d’aller à sa rencontre. Sourajali tremblant demanda la vie ; Miran lui plongea son poignard dans le cœur, et Jaffar fut reconnu par les trois provinces en la qualité qu’il tenait de ses alliés.

Le service rendu par les Anglais à Jaffar leur fut chèrement payé ; outre les cessions de territoire faites à la ville de Calcula et la confirmation de tous les anciens privilèges, le soubah compta aux Anglais 22 millions de roupies sicca (environ 68 millions de France). Cette somme énorme fit régner l’abondance et la richesse dans Calcula ; par reconnaissance, on célébra de mille manières la gloire des vainqueurs. L’amiral Watson ne jouit pas long-temps de la sienne, étant mort de maladie deux mois après la bataille de Plassey ; le colonel Clive devint par-là l’objet unique de l’admiration et du respect du peuple. Au reste, ces deux officiers avaient plus d’un titre à l’estime. C’était à leurs efforts que le commerce devait la destruction d’un dangereux repaire de pirates, établis sur la côte de Malabar, connus sous le nom d’An-