Page:Marlès - Histoire de l’Inde ancienne et moderne, 1828, tome 6.djvu/43

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
33
DE L’INDE.

grias, également redoutables aux musulmans, aux Hindous, aux Européens et même aux Mahrattes avec lesquels ils avaient une origine commune.

Ils avaient eu pour premier chef un petit-fils de Sivaji, nommé Comaji-Angria. Chargé d’abord par son grand-père de défendre la côte du Concan contre les vaisseaux mogols, il hérissa cette côte de forteresses, choisit pour sa capitale celle de Ghéria qu’il rendit imprenable, et après la mort de Sivaji se déclara indépendant. Le commerce de Bombay avait fait d’inutiles efforts pour détruire leur établissement ; il était réservé à l’amiral Watson de l’anéantir à jamais. Il arrivait alors d’Angleterre, et il se disposait à se rendre à Calcutta avec le colonel Clive qui commandait un corps d’environ deux mille hommes, parmi lesquels huit cents étaient européens. Le fort de Ghéria, battu par mer et du côté de terre, menacé par le brave Clive d’un assaut général, offrit en peu de jours de capituler, et dans moins d’un mois les mers du Malabar furent délivrées de ces pirates qui depuis cinquante ans étaient la terreur et le fléau des marchands européens.

Souradjah-Dowla venait de périr victime de sa haine contre les Anglais, vaincu par la trahison plus que par les armes. Les Français perdirent