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HISTOIRE GÉNÉRALE

en lui un allié, et par la révolution qui mit Jaffar sur le trône ils furent contraints d’abandonner l’espérance de rétablir leur comptoir de Chandernagor. Toutefois la fortune les dédommageait d’un autre côté, et M. de Bussy en possession des Circars menaçait d’extirper la puissance anglaise sur la côte de Coromandel. Obligé de quitter la résidence de Salabat-Jing par les vexations qu’il éprouvait de la part des ministres de ce prince, cet habile officier avait gagné heureusement avec sa petite troupe la ville d’Hidérabad ; après quelque temps, se trouvant renforcé par quatre cents hommes partis de Masulipatam, il s’éloigna d’Hidérabad et arriva dans les Circars où il s’établit. Son voisinage déplaisait aux Anglais de Madras, qui résolurent d’appeler sur lui les armes du soubah en lui offrant leur secours. Bussy déjoua ce complot par de nombreux succès, et jamais la France n’eut dans l’Inde plus de puissance réelle qu’à cette époque. Une escadre de douze vaisseaux portant des troupes de débarquement, sous les ordres du fameux comte de Lally, partit vers ce temps des ports de France ; mais, par un de ces jeux de la fortune qui fait quelquefois sortir les revers des précautions même qu’on prend pour s’assurer ses faveurs, cet accroissement de forces que reçut la colonie française par l’arrivée de la