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HISTOIRE GÉNÉRALE

tion d’un projet, il rassembla sans délai toutes ses troupes, et marcha contre cette ville rivale de Pondichéry. Ses premières tentatives furent heureuses : il parvint jusqu’au pied des remparts, posa des batteries, et bombarda la ville durant tout un jour. Mais au bout d’environ deux mois une escadre anglaise parut devant Madras et, sans raison plausible, sans danger imminent sans combat, le siége fut levé dans la nuit avec tant de désordre et de précipitation qu’il fallut abandonner une grande quantité de munitions, quarante canons de gros calibre et tous les blessés ou malades qui furent recommandés à l’humanité du gouverneur de Madras. Cette honteuse retraite que rien ne commandait servit de prélude aux événemens que Pondichéry pleure encore.

An 1759. De l’hég. 1172.Dès qu’Ahmed-Abdalla eut rétabli l’ordre dans ses provinces, il tourna de nouveau ses regards vers l’Hindoustan. Il lui semblait que ce pays était inépuisable en richesses, et cette idée souriait à son âme avide. D'un autre côté, il n’ignorait pas que l’intention des Mahrattes était d’exterminer les musulmans dans l’Inde, et de s’emparer des dépouilles d’un trône sur lequel il voulait lui-même s’asseoir ; il était donc très-important d’arrêter les Mahrattes dans leurs desseins d’agrandissement et d’usurpation. Ce dou-