Page:Marlès - Histoire de l’Inde ancienne et moderne, 1828, tome 6.djvu/47

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
37
DE L’INDE.

ble motif lui fit lever une armée formidable ; il ne resta pas dans ses états un seul homme en état de porter les armes qui ne fut sommé de les prendre. Quand toutes ses troupes furent rassemblées, il descendit des montagnes de l’Afghanistan pour entrer dans le Penjab comme un torrent qui tombe dans la plaine. L’alarme fut à Délhy ; Ghazi lui-même ne fut point tranquille, parce qu’il s’était conduit d’une manière opposée à ce qu’il avait promis ; parce qu’il entretenait à sa solde un corps de Mahrattes, et qu’il avait expulsé de Délhy l’émir Nidgib, protégé d’Abdallah ; enfin, parce qu’il tenait l’empereur dans une dépendance absolue. Malheureusement pour ce prince, Ghazi vint à s’imaginer que c’était lui qui pour la seconde fois attirait les ennemis : aussitôt deux misérables, à qui l’on promet de l’or et l’impunité, arment leurs mains d’un poignard ; on attire Ahmed chez un fakir prétendu ; à peine est-il entré qu’il tombe sous le fer assassin. Son corps reste exposé sur les sables de la Djumna ; sa tête est portée à Ghazi qui sans perdre un instant vole à la prison d’état, en tire un prince petit-fils de Kambouksch, et le proclame empereur sous le nom de Jéhaoun II. Le même jour les portes de la ville sont ouvertes aux Mahrattes, qui pendant plusieurs jours pillent, brûlent, égorgent les mal-