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DE L’INDE.

que les Abdallis avaient évacué la capitale, se mit en marche pour en aller prendre possession. Abdallah s’en était réellement éloigné par prudence et afin de faciliter aux princes mahométans la jonction de leurs forces avec les siennes. La saison des pluies étant survenue, les Mahrattes cantonnèrent leur armée à Délhy, où ils étaient entrés sans trouver aucune résistance. Leur séjour dans cette malheureuse cité porta au comble les maux de ses habitans. Depuis quelques mois la fortune semblait se plaire à les accabler : dépouillés par ces mêmes Mahrattes que Ghazi tenait à sa solde, décimés par le fer des Abdallis, en proie à l’anarchie, au vol, au pillage, à la brutalité des soldats, dévorés par la famine et par les plus cruelles maladies, ils avaient éprouvé toutes les misères qui peuvent frapper l’homme sur la terre. Le retour de la belle saison les délivra de la présence des Mahrattes, mais leurs souffrances n’étaient pas encore finies.

L’armée des musulmans avaitpris position à Pannipouth, à quarante-cinq milles au nord de Délhy ; elle était moins nombreuse que celle des Mahrattes, mais elle avait l’avantage de la discipline et de l’expérience de ses chefs. Les Mahrattes campèrent dans les plaines de Karnal, déjà fameuses par la victoire que Nadir y avait remportée