Page:Marlès - Histoire de l’Inde ancienne et moderne, 1828, tome 6.djvu/53

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
43
DE L’INDE.

autres. Dès le point du jour les Mahrattes se mirent en marche, leur front hérissé d’artillerie ; Abdallah avait fait ses préparatifs pour les recevoir. L’action était complètement engagée un peu après le lever du soleil, et le combat, l’un des plus sanglans et des plus opinâtres qui depuis plusieurs siècles se fussent livrés dans l’Hindoustan, se prolongea des deux côtés avec un acharnement toujours croissant jusqu’à quatre heures du soir. Un boulet de canon qui emporta la tête du Bouh décida la querelle. Les Mahrattes, découragés par la mort de leur général, commencèrent à plier ; en cet instant les Jauts, au nombre de cinquante mille, désertèrent leur poste et découvrirent le flanc des Mahrattes ; les musulmans firent de nouveaux efforts, et la victoire vint enfin s’attacher à leurs drapeaux. La perte des vaincus fut immense ; tous leurs généraux périrent à l’exception de Mulhar-Row qui s’était enfui dès le premier choc ; cinquante mille soldats couvrirent de leurs cadavres les champs de Pannipouth ; un nombre presque égal périt dans la poursuite ; leur artillerie, leurs tentes, leurs éléphans, leur bagage, tout le butin qu’il avaient recueilli, tombèrent dans les mains des vainqueurs. Le pandit Casi-Raja, qui prétend avoir été témoin oculaire, dit que cinq cent mille individus de tout sexe