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HISTOIRE GÉNÉRALE

las. Gholaoum-Caudir s’enferma dans Mhirta, et passant tout d’un coup de l’audace et de la présomption aux transes et aux angoisses de la peur, il fit demander une capitulation. Le général mahratte, repoussant avec horreur sa demande, n’y répondit qu’en ordonnant l’assaut. Les Rohillas se défendirent avec beaucoup de courage et de résolution ; mais à peine la nuit fut-elle venue que, tremblant pour sa vie, Caudir monta furtivement sur un cheval rapide, attacha sur la selle une lourde cassette pleine de diamans et de pierres précieuses, et sortit de la ville par une fausse porte. Ce fut aux terreurs de Caudir que les enfans de Schah-Alloûm durent la vie ; il craignit que l’ordre de les mettre à mort ne fit soupçonner son projet d’évasion et que ses soldats ne s’y opposassent. À peine eut-il fait une lieue ou deux que son cheval s’abattit ; il resta si froissé de la chute qu’il lui fut impossible de faire aucun mouvement ; le cheval, se relevant aussitôt, prit le galop et continua sa course emportant les trésors de Délhy[1]. Au point du jour, des passans

  1. On croit que le cheval de Gholaoum-Caudir tomba au pouvoir de M. Lostonneaux, officier français au service de Madhaji-Scindiâh. La selle précieuse qui renfermait toutes les pierreries que Gholaoum avait volées à l’empereur était encore intacte et devint aussi sa propriété. Lostonneaux,