Page:Marot - Les Œuvres, t. 2, éd. Guiffrey, 1875.djvu/45

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Et s’il veult dire avoir vaincu les Roys
Dare, et Pyrrhus par militans arroys,
Aussi fut il vaincu en ces delices
De immoderez, et desordonnez vices :
Car si son Pere ayma bien en son cueur
Du Dieu Bacchus la vineuse liqueur,
Aussi feit il : et si bien s’en troubloit,
Que non pas homme, ains beste ressembloit.
N’occist il pas (estant yvre à sa table)
Calisthenes Philosophe notable,
Qui reprenoit par discretes parolles
Les siennes meurs vitieuses, et folles ?
Certainement vice si detestable
En moy (peult estre) eust esté excusable,
Ou quelcun aultre, en meurs et disciplines
Peu introduict : mais les sainctes doctrines
Leues avoit d’Aristote son maistre,
Qui pour l’instruire, et en vertuz accroistre
Par grand desir nuict et jour travailloit,
Et apres luy trop plus qu’aultre veilloit.
Et si plus hault eslieve sa personne
Dont en son Chef il a porté couronne,
Pourtant ne doibt homme Duc despriser,
Qui a voulu (entre vivans) user
De sens exquis, et prouesse louable,
Plus que du bien de fortune amiable.

Minos


Certes tes faictz de tresclere vertu
Sont decorez. En apres, que dictz tu
Roy Alexandre ?

Alexandre


A homme plain d’oultralge


Vers 134. Du dieu Bacchus lamoureufe liqueur (a). 148. Et après luy trop plus qu’a autre veilloit (b). 150. Dont a fon chef il a porté couronne (c). (a) G. Tory, 1532 ; I. de Channey ; P. Roffet, 1534. & 1535 ; Éd. 1537. - (b) P. Roffet, 1534 & IS3S- — ( c ) p - Roffet, 1534 & 1535.