Page:Marot - Les Œuvres, t. 2, éd. Guiffrey, 1875.djvu/50

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Chose pourquoy je desire exaulcer
La grand haulteur de mes faitz singuliers
Par sus ces deux belliqueux Chevaliers :
Car je n’eu onc de vaine gloire envie,
Mais s’il te plaist, Minos, entens ma vie.
Tu sçais assez, que des mes jeunes ans
Faictz vitieux me furent desplaisans,
Et que Vertu je voulus tant cherir,
Que tout mon cueur se mist à l’acquerir,
Jugeant en moy science peu valoir,
Si d’ung hault vueil, et par ardant vouloir,
D’acquerir bruyt, et renom vertueux,
N’est emploiée en œuvres fructueux.
Brief, tant aimay Vertu, que des enfance
Je fus nommé des Rommains l’esperance.
Car quand plusieurs du Senat esbahyz
De crainte, et paour, à rendre le pays
Par maintesfois furent condescendans,
Je de hault cueur, et assez jeune d’ans,
Sailly en place, ayant le glaive au point,
Leur remonstrant, que pas n’estoit besoing
Que le cler nom, que par peine et vertu
Avions acquis, fut par honte abbatu,
Et que celluy mon ennemy seroit,
Qui la sentence ainsi prononceroit.


modeftement au troifième , en déclarant à Scipion que, s’il l’avait vaincu, il n’héfîterait pas à fe mettre au-deffus de tous. La flatterie ne pouvait prendre un tour plus ingénieux.