Page:Marot - Les Œuvres, t. 2, éd. Guiffrey, 1875.djvu/59

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Ne que le salle, et cruel domicile,
Ou s’exerçoit tyrannie en Sicile.
Ainsi avez (Sacrileges) moillé
Voz mains au sang, qui ne fut onc souillé :
Et icelluy mis à mort par envye,
Qui vous avoit donné lumiere et vie,
Manoirs, et Champs de tous biens plantureux,
Puissant empire, et siege bien heureux,
Et qui jadis, en faisant consommer
Pharaon Roy dedans la rouge Mer,
En liberté remis soubz voz Monarches
Tous voz parens anciens Patriarches.
O crime, ô tache, ô monstre, ô cruel signe,
Dont par tout doibt apparoir la racine.
O faulce. Ligne extraicte de Judée
As tu osé tant estre oultrecuidée
De perdre cil, qui par siecles plusieurs
T’a preservé par dons superieurs,
Et t’a instruict en la doctrine exquise
Des sainctes Loix du prophete Moyse,
En apportant sur le hault des limites
De Sinay les deux Tables escriptes,
Pour et affin que obtinses Diadesmes,
Ou digne palme aux regions suprêmes.
Las quelz mercys tu rends pour ung tel don :
O quel ingrat, et contraire guerdon.


Vers 75 . Ne que le falle & cruel domicile (a) . 85. En liberté remift fur voç monarches (b). (a) Et. Dolet (1S43), en donnant cette leçon, a évidemment commis une faute ; nous avons donc préféré le texte des éditions antérieures. • — (b) G. Tory, 1532 ; Éd. 1537 ; P. Roffet, 1534. & 1535. (1) Le texte de Beroalde donne fans trop bien la comprendre, les deux vers fuivants : l’allufion aux cruautés de Denys o fcelerata cohors libycis truculentior vrfis l’Ancien & de Denys le Jeune, Tigrideque hircana, ficulaque iramanior tyrans de Syracufe, & au fameux aula ’ taureau d’airain de Phalaris Marot nous paraît avoir traduit, d’Agrigente .