Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 2.djvu/14

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à Paris, la Compagnie dont il dépendait eut pu le briser, elle préféra ne connaître que ses services et c’est pourquoi, lorsque le gouverneur Dumas voulut rentrer en France, elle lui donna sa succession.

Nous allons maintenant raconter les événements qui suivirent et qui s’étendent sur une période de plus de douze ans, jusqu’au rappel de Dupleix et à son départ de l’Inde le 15 octobre 1754.

On sait déjà, par l’enseignement général de l’histoire, combien cette période fut fertile en incidents militaires et diplomatiques de toute sorte. Après deux années de paix, sinon de sécurité complète, la France et l’Angleterre entrèrent en guerre et alors — pour ne citer que les faits essentiels, — c’est la prise de nos vaisseaux par l’escadre ennemie, la capitulation de Madras illustrée du conflit de Dupleix et de la Bourdonnais, les tentatives avortées contre Goudelour, le siège de Pondichéry, le traité d’Aix-la-Chapelle et la restitution de Madras. Puis, presque sans interruption, c’est la guerre qui recommence avec nos voisins à propos du Carnatic et du Décan et, en cette guerre où nous connûmes les plus beaux triomphes et les plus grands revers, c’est à côté de la bataille d’Ambour, de la prise de Gingy et de la merveilleuse épopée de Bussy à travers le pays du Nizam, nos échecs répétés devant Trichinopoly et la désastreuse capitulation de Law. C’est enfin la mission de Godeheu et la ruine de toutes les espérances de Dupleix que termine pour lui comme pour nous cette triste journée du 15 octobre 1754, où il vit la terre de l’Inde pour la dernière fois.

Nous aurions aimé comprendre tous ces évènements en un seul ouvrage, mais ils sont trop nombreux et leurs détails trop intéressants pour ne pas nous obliger à couper le récit. Nous arrêterons donc ce volume au traité