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trouva dès l’abord en face de propositions de paix qui, disons-le de suite, se déroulèrent pendant trois ans pour n’aboutir qu’en 1747. Paradis eut désiré, pour débuter, ne pas notifier au roi sa prise de possession, sous prétexte que c’était celui-ci qui avait provoqué la guerre, mais Dupleix l’invita formellement à se conformer aux usages. Nous ne le suivrons pas, non plus que les ministres du roi, dans le détail des négociations qu’ils échangèrent : il semble qu’à l’origine tout au moins la conversation ait été peu aimable de part et d’autre. Le roi, invoquant une promesse verbale de Février, réclamait un nouveau prêt de 100.000 pagodes ; d’autre part Paradis demandait l’abolition du tribut annuel.

La guerre qui éclata dans l’intervalle avec l’Angleterre n’était pas faite pour fortifier notre situation ; néanmoins Paradis continua de répondre avec vigueur à ce qu’il appelait les friponnerie » du roi ou de ses gens. En décembre 1745, il fit même arrêter sept ou huit notables qui, pour nous priver du produit des aldées de nantissement, laissaient périr les nellys ou en suspendaient la récolte, et il maintint l’arrestation jusqu’à ce que la récolte fut terminée. Quoique, de l’aveu même de Dupleix, cet acte d’autorité fut le seul bon pour régler nos affaires avec les indigènes, Dupleix se crut obligé de le désapprouver officiellement auprès de la Compagnie ; il craignait que l’état de guerre avec les Anglais ne l’entrainât en des complications imprévues du côté de Karikal.

On sait déjà que la guerre européenne n’y eut d’autre répercussion directe que le rappel de Paradis au mois de juillet 1746, pour prendre part au siège de Madras puis aux autres opérations qui se déroulèrent autour de Pondichéry.

Paradis, qui s’appliquait à connaître le génie et le