Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 2.djvu/16

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On ne trouvera pas non plus en ce volume la preuve que Dupleix ait eu à l’égard des Anglais des sentiments hostiles, tenant au parti-pris ou à quelque grave malentendu ; il ne savait pas encore combien il est dangereux d’entretenir des relations même amicales avec ce grand peuple, et avec quelque naïveté peut-être, il crut d’abord qu’il serait possible de concilier les intérêts des deux, nations.

Si des événements diplomatiques ou militaires, nous nous retournons vers l’administration et le commerce, nous constaterons sans étonnement que, comme il arrive en toutes les guerres les nécessités de l’administration ne tardèrent pas à se confondre avec celles de la défense et que le commerce faiblit progressivement pour disparaître entièrement jusqu’à la fin des hostilités. Aussi l’histoire administrative et commerciale de cette époque sera-t-elle assez courte et pour ainsi dire épisodique ; cependant nous avons essayé d’en dégager les lignes essentielles, qui à la vérité sont des lignes brisées.

Assurément le lecteur qui aime en toutes choses l’ordre et la symétrie n’aura pas tout à fait son compte, en voyant que les événements ne se succédaient pas toujours avec une régularité parfaite ; parti comme un voyageur pour visiter des expositions lointaines, il lui arrivera plus d’une fois de se trouver au milieu d’un immense déballage de caisses d’où s’échappent les produits les plus riches et les plus divers ; il cherchera le dessin des allées et la forme des palais et n’y trouvera qu’une certaine confusion. Les splendeurs qui doivent parer l’exposition ne lui sembleront pas toujours suffisamment rangées, ni classées, ni distribuées. Mais c’est l’inconvénient de l’histoire lorsqu’on ne peut la fixer qu’avec des documents incomplets et souvent contradictoires. Et s’il est une architecture d’un livre comme