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est de mœurs douces et délicates. C’étaient autant d’attraits pour nous y retenir, autant toutefois que les Européens vont aux colonies et y restent pour y jouir des beautés de la nature.

§ 4. — Mazulipatam et Yanaon.

Les comptoirs de Mazulipatam et de Yanaon, situés l’un à l’embouchure de la Kistna, et l’autre sur le Godavéry à 15 kilomètres environ de la mer, n’étaient pas considérés, même au {{|xviii}}, comme de première importance ; il s’y faisait peu de commerce. La Compagnie demandait en moyenne 15 à 20.000 pagodes de marchandises à Mazulipatam et le triple à Yanaon. Ces marchandises consistaient essentiellement en mouchoirs ou en toiles blanches ou peintes, blanchies ou écrues, auxquelles venaient s’ajouter parfois quelques toiles de Paliacate : les unes et les autres n’étant fabriquées que sur commande, suivant l’usage de tous les comptoirs. Les avances de fonds se faisaient en monnaie de Pondichéry, roupies et pagodes courantes ou à trois figures[1].

L’écoulement de ces monnaies dans des pays séparés de Pondichéry par une distance de 250 lieues, n’allait pas parfois sans les plus sérieuses difficultés ; les faussedars des villes du voisinage, Chicacole, Rajamandry et celui de Mazulipatam lui-même ne se gênaient pas pour en arrêter le cours dans l’espérance d’obtenir de l’argent pour le rétablir. Les années 1737 à 1740 furent, à cet égard, particulièrement troublées ; sous un prétexte ou sous un autre, les faussedars ou les marchands trouvaient

  1. Il fallait 109 pagodes courantes pour 100 pagodes à trois figures et respectivement 320 ou 345 roupies pour faire l’équivalent de 100 pagodes courantes et de 100 pagodes à trois étoiles.